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Le lapin sauvage, appelé aussi lapin de garenne, est à l’origine de toutes les races qui existent de nos jours. En latin, celui-ci est nommé Oryctolagus cuniculus. La plus ancienne trace que nous possédons du lapin dans l’histoire est sous forme fossilisée et provient d’un site préhistorique en Andalousie, daté d’entre 300 000 et 120 000 ans, correspondant à la période que l’on appelle : le pléistocène moyen. Ainsi, le berceau du lapin serait l’Espagne. Et d’ailleurs, savez-vous que ce sont les lapins qui ont donné son nom à l’Espagne ? En effet, les Phéniciens, peuple marin de l’Antiquité, au cours d’un de leurs voyages, longeaient les côtes espagnoles, quand ils aperçurent au loin des petits mammifères sautant ça et là. Ressemblant à une espèce qui vivait dans leur pays, les damans, ils ont alors nommés ce pays « le pays des Damans » ou « I-Saphan-Im ». Ces termes transposés en latin donnèrent Hispania, le pays des lapins.
En France, les traces de cet « ancêtre des lapins » se situe seulement dans le sud du pays et est plus récent qu’en Espagne. Le lapin était alors apprécié pour sa viande et son pelage entre le VIII° et le VII° millénaire avant JC, puis la consommation du lapin diminue avec l’apparition de nouvelles espèces plus grosses et donc plus intéressantes.
Bien que nous retrouvons des traces du lapin sur tous les continents, notamment en Amérique, en Asie et en Afrique, le lapin est une race que l’on pourrait qualifier de sédentaire plus que nomade. Ceci est notamment dû à sa fragilité et à sa crainte de l’eau. Ainsi, la présence du lapin dans les autres contrées est dû à son introduction par l’homme, ce qui fut notamment le cas pour l’Australie ou encore les îles Baléares.
Les Ibères, habitants des côtes espagnoles, connaissaient le lapin bien avant les Romains. Ce sont eux qui l’ont introduit à Rome. Chez eux, le lapin constituait un met de choix, notamment les jeunes lapereaux appelés laurices. On retrouve dans la langue des Ibères, des mots qui ont directement rapport avec le lapin et qui ont influencé nos propres termes actuels le désignant, comme cuniculus ou laurices. Si les Ibères ont introduit le lapin auprès des Romains, ils ne sont cependant pas les premiers à les avoir découvert, ce sont les Phéniciens près des côtes espagnoles.
[ Petite remarque : L’Espagne est, non seulement le « pays des lapins », mais il possédait également, à l’époque, une monnaie frappée d’une effigie de lapin au verso des pièces. Ainsi, le lapin était symbole de l’Espagne comme le coq celui de la Gaule. ]
Si le lapin s’est révélé être un met de choix auprès des Romains, met réservé à la noblesse romaine, ils ont également constitués un fléau pour d’autres populations, comme les habitants des îles Baléares, où le lapin se répandait vite et dévastait tout. Les habitants de l’île ont alors demandé à l’empereur Auguste de leur envoyer l’armée ou de leur donner de nouvelles terres à cultiver.
Grégoire de Tour, évêque et historien de l’Eglise, écrit au VI° siècle après JC l’Histoire des Francs, œuvre manuscrite qui est nous parvenue en traversant les siècles. Dans son livre, Grégoire de Tour raconte la vie ecclésiastique et c’est alors que le lapin réapparaît. Il blâme la consommation des laurices par les moines durant le Carême. C’est en effet, après l’accord du pape, que les moines auraient commencé l’élevage du lapin, celui-ci se serait alors étendu dans les couvents, puis dans la noblesse.
Le terme « lapin » apparaît en France pour la première fois au XVI° siècle, ainsi que le terme « lapin angora». L’élevage est plus ou moins assimilé en France ainsi que dans d’autres pays européens. Il existe alors différentes races et différents coloris. Du fait de leur crainte de l’eau, les lapins sont gardés dans des petites îles, on parle alors « d’îles aux lapins ».
Le lapin angora est une espèce considérée comme mutante, sa mutation génétique provoque cette excroissance des poils ainsi qu’une différence dans leurs structures et dans leurs composition. Sa mutation fait que l’Angora est complètement inadapté à la vie sauvage, notamment du fait de la longueur de ses poils qui handicape la vitesse de ses mouvements, lui donnant alors un caractère de « proie facile » pour les prédateurs.
Ses poils produisent également un effet d’isolation thermique renforcée par la mue et leur feutrage, ce qui rend l’Angora tout à fait adapté pour vivre dans des pays froids, mais peu dans les pays chauds, dans lesquels ils sont pourtant de plus en plus introduits.
Ainsi, si son pelage lui confère de nombreux inconvénients, il procure également certains avantages, notamment la production de laine, dont de très nombreux pays ont été producteurs tels L’Italie, les Etats-Unis, le Japon, l’Inde, la France, etc. Les poils de l’Angora sont très agréables à caresser, car ils sont souples et légers, extrêmement doux et très peu souillés de matière étrangères qui ne constituent que 0,8% à 1,2% de son pelage.
Le terme « Angora » provient du nom de la capital de la Turquie « Ankara » où vivait des animaux « à poils longs » comme certains chats et certaines chèvres. On parlait alors de ces « animaux d’Ankara ». Il faut également savoir que la ville d’Ankara portait également le nom « Angora » ou « Ancyre » dans l’Antiquité.
Si l’origine du mot « angora » provient de la Turquie, les lapins angoras proviennent, eux, de l’Angleterre. Les Anglais ont importé les premiers lapins angoras en France au XVIIIème siècle, en 1723 exactement. Le commerce de ces animaux s’est alors développé dans toute la France, puis dans le monde entier, si bien que l’on entend parler de lapins angoras en Allemagne dès le XVIIIème siècle puis dans de nombreux pays d’Asie d’Amérique dès le XXè s.
À partir de Bordeaux, le commerce et l’élevage du lapin angora s’étend dans de nombreuses parties de la France comme la Bourgogne, la Savoie, le Maine, etc. Va alors se développer le commerce du poils angora, dont la France va produire le tiers de la production mondiale à la moitié du XIX° s. Les élevages de lapins angoras vont se développer de façon prodigieuse entre 1975 et 1985 et disparaître à la même vitesse.
Aujourd’hui il subsiste peu d’élevages et le lapin angora est assez peu répandu et peu connu en France. Le lapin angora est maintenant introduit dans les familles comme animal domestique, particulièrement le lapin angora nain, véritable peluche vivante.
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