Ma nouvelle bonne résolution

Ainsi, l’adoption de Pitchoune en décembre 2010 a été l’une des choses les plus étranges et les plus extraordinaires que j’ai pu vivre. Je me suis intéressée à ce petit être que tant de personnes riaient de mettre à la casserole. J’ai joué avec elle, je l’ai câlinée et l’ai observée pendant des heures. Comme une enfant, j’ai découvert ce qu’était un animal. Bien que très silencieux, un lapin parle pourtant beaucoup quand on prend la peine de l’observer et d’apprendre à le comprendre. Aujourd’hui, je sais quand mes lapines sont contentes, curieuses, apeurées, énervées, fatiguées, et elles l’expriment de multiples façons : en secouant les oreilles, en tapant de la patte, en courant se cacher, en me poussant du nez, en me léchant, en se couchant près de moi, etc.

Il est si facile de passer à côté de tout ça, de gronder son lapin sans que celui-ci ne comprenne pourquoi, de le délaisser sans l’entendre pleurer, de donner de mauvaises réponses à des questions mal posées.

Dans ma découverte du monde animal, j’ai été bien surprise. J’ai découvert que ces êtres vivants étaient des êtres intelligents, sociaux, sensibles, connaissant bien-être ou souffrance, joie et peur, tout comme les êtres humains, ni plus, ni moins. Nous aimerions leur être supérieur en tout, cela plait au narcissisme humain, mais ce n’est pas le cas. Nous n’avons pas à traiter les animaux comme des objets qui ne ressentent rien, comme un marché fructueux qui fonctionne bien, comme un bien de consommation que l’on tue, que l’on jette et dont on ne sait même pas d’où il vient ! Savons-nous d’où provient l’animal que l’on mange ? Dans quelles conditions a-t-il été élevé ? Comment est-il mort ? Est-ce qu’on a seulement envie de le savoir ? Est-ce qu’on en a seulement quelque chose à faire ? Pourquoi un tel désintéressement ? Nous qui nous narguons d’être si intelligents, d’être tout en haut de la chaîne alimentaire, nous nous posons bien peu de questions.

C’est à ne jamais se remettre en question, à ne jamais s’interroger, que nous finissons par cautionner des procédés abjects. 99% de la viande proposée en magasin est issue d’élevages industriels, et un élevage industriel, comme le dénonce très bien dans cette vidéo la L214, n’est rien d’autre qu’un camp de concentration et d’extermination. Le foie gras dont nous nous délectons pour les fêtes, n’est ni plus ni moins, que le foie malade d’un animal longuement torturé. Qu’avons-nous comme argument pour cautionner cela ? « C’est trop bon ! ».

Aujourd’hui, dans notre pays, nous ne sommes plus en guerre et nous avons le privilège de choisir ce que l’on veut manger. J’aime les animaux et je ne mange pas ceux que j’aime. Si l’on me donnait le couteau, je serai incapable de tuer un animal, alors je ne payerai pas quelqu’un pour le faire à ma place, on n’achète pas sa conscience.

A l’heure où les études, les preuves, les témoins, les articles affluent sur une nourriture saine, goûteuse, sans causer de carences, et sans tuer d’animal, je choisis cette option et en même temps je choisis celle que j’ai envie d’être. Je suis végétarienne.